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Inspiration
La salsa est un genre de musique de danse populaire qui a vu le jour à New York dans les années 1960. La salsa est le produit de divers genres musicaux, notamment le son montuno, la guaracha, le cha-cha-cha, le mambo et, dans une certaine mesure, le bolero, ainsi que la bomba et la plena portoricaine. Le latin jazz, qui a également été développé à New York, a eu une influence significative sur les arrangeurs de salsa, les guajeos au piano et les solistes instrumentaux.
La salsa est avant tout un son cubain, une fusion de la chanson espagnole, de la guitare et des percussions afro-cubaines, fusionnée avec des styles de musique nord-américains tels que le jazz. La salsa incorpore également à l'occasion des éléments de rock, de R & B et de funk. Tous ces éléments non cubains sont greffés sur le modèle de base son montuno lorsqu’ils sont interprétés dans le contexte de la salsa.
Les premiers groupes de salsa étaient principalement des Cubains et des Portoricains qui s'étaient installés à New York depuis les années 1920. La musique finit par se répandre en Colombie et dans le reste des Amériques pour finalement devenir un phénomène mondial. Johnny Pacheco, Celia Cruz, Ray Barretto, Ruben Blades, Willie Colon, Larry Harlow, Roberto Roena, Bobby Valentín, Eddie Palmieri et Hector Lavoe font partie des artistes fondateurs de la salsa.
Il existe une controverse considérable autour du terme salsa et de l’idée qu’il s’agit d’un genre distinct. Plusieurs musiciens new-yorkais qui interprètent déjà de la musique cubaine depuis des décennies, se sont moqués de ce terme lorsque la salsa a été popularisée.
Le conflit de la salsa peut être résumé comme un désaccord entre ceux qui ne reconnaissent pas la salsa comme autre chose que de la musique cubaine portant un autre nom, et ceux qui s’identifient fortement à la salsa en tant que musique et culture distinctes de son ancêtre cubain.
Il n'y a rien de nouveau dans la salsa, c'est toujours la même musique que celle jouée à Cuba depuis plus de cinquante ans.
Motivée principalement par des facteurs économiques, les pressions de Fania pour que les pays d'Amérique latine adoptent la salsa se sont traduites par un marché élargi. Cependant, tout au long des années 1970, des groupes de salsa de Colombie, de République dominicaine et du Venezuela, entre autres nations latino-américaines, sont apparus, composant et interprétant une musique qui se rapportait à leurs expériences et à leurs affiliations culturelles spécifiques, affirmant que la salsa était une identité culturelle. marqueur pour ces nations aussi.
1917
Son cubain
Le son dérive du changui que Nené Manfugas a introduit à Guantanamo puis en 1882 au carnaval de Santiago de Cuba, joué à ses débuts par un trio de musiciens : un tres, un bongo et un instrument de basse (la marimbula au début). Le « son cubain » est fondé sur un rythme à quatre temps. Il n'a guère de parenté avec son homonyme le « son mexicain ».
En 1909, le service militaire devenu obligatoire, des militaires de Santiago de Cuba se rendront à La Havane et y apporteront le son où le tempo s’accélérera, et le nombre de musiciens passera à six : Sexteto Boloña, Sexteto Occidental ; le Cuarteto Oriental devient le Sexteto Habanero. Peu à peu, des orchestres ont délaissé le danzon pour jouer du son. Une variante du son, le sucu-sucu, naît dans l'Île des Pins, maintenant appelée l'Ile de la Jeunesse (Cuba) ; son compositeur le plus célèbre est Eliseo Grenet.
Dans les années 1920, un des groupes les plus célèbres est le Trio de Miguel Matamoros avec des succès comme Mama, son de la Loma, El que siembra su maíz… Il est bientôt concurrencé par d'autres, comme le Sexteto Munamar, le Sexteto Machin, qui ont légué eux aussi des enregistrements inoubliables.
En 1927, Ignacio Pineiro crée le Sexteto Nacional, qui deviendra ensuite Septeto Nacional, ajoutant pour la première fois dans l'histoire du son une trompette comme instrument principal. En 1928, le Septeto Nacional est la vedette de l'exposition universelle de Séville en Espagne. Rita Montaner qui possédait une très belle voix de soprano, avec son pianiste Ignacio Villa, le célèbre « Bola de Nieve » triomphent ensemble à Paris avec le pregon-son du pianiste cubain Moisés Simons « El Manisero ».
La mode du son gagne les États-Unis (là bas on l'appelle rhumba), avec « El Manisero » (The Peanut Vendor) enregistrée par Don Azpiazu et le Havana Casino Orchestra et interprétée à Broadway par Antonio Machin. En France, ce sont notamment Don Barreto et les Lecuona Cuban Boys qui feront connaître le rythme du son.
En 1930, Arsenio Rodriguez fusionne le son avec le guaganco (une des formes de la rumba) et donne naissance au son montuno (Papauba et Para bailar son montuno). Vers 1950, Beny Moré fait évoluer le son avec d'autres rythmes cubains (Castellano que bueno baila usted et Vertiente Camaguey) ; les Portoricains vont eux aussi adopter le son. L'un d'eux, Ismael « Maelo » Rivera, « El Brujo de Borinquen » sera sacré « Sonero Mayor ».
Carlos Puebla, à l'encontre de la tendance à en accélérer le rythme dans les années 1940 et 1950, puise dans la tradition du son dans un style mélancolique et humoristique avec des arrangements simples mais subtils, tout comme Los Compadres avant lui.
Cependant à Cuba, le son ne cesse d'évoluer sans jamais véritablement renier ses racines, au gré des influences musicales et technologiques qui pénètrent dans le pays. Le cha-cha-cha, le mambo, le songo ou la timba sont en ce sens des descendants directs du son.
Artistes
- Pacho Alonso
- Abelardo Barroso
- El Conde (Pete Rodríguez)
- Celia Cruz
- Miguelito Cuni
- Roberto Faz
- Ibrahim Ferrer
- El Guayabero (Faustino Oramas)
- Miguel Matamoros
- Monguito
- Beny Moré
- Ignacio Piñeiro
- Tito Rodríguez
- Ñico Saquito
- Compay Segundo (du Dúo Los Compadres)
- Sonora Matancera
- Ismael Rivera
- Arsenio Rodríguez
- Carlos Embale
- Buena Vista Social Club
1918
Son montuno
Bientôt disponible
Artistes
1949
Mambo
Le mot mambo est d'origine bantoue, il signifie « voix en chœur ». En France, il désigne des berceuses ou des chants sacrés. En 1937, Orestes Lopez, joueur de violoncelle cubain du conjunto de danzon « Antonio Arcano y sus Maravillas » avec à la contrebasse son petit frère Israel « Cachao », compose un morceau nommé Mambo à partir du Nuevo ritmo du danzon.
Influencés par le jazz de Stan Kenton et Dizzy Gillespie, les frères Lopez vont transformer leur « conjunto » en orchestre incorporant 4 saxophones, 4 trompettes, piano, basse, maracas, congas, timbales. Damaso Perez Prado, pianiste de l'Orquesta Casíio de la Playa est alors emballé par ce rythme mais, ne rencontrant pas le succès à Cuba, il part au Mexique, où il rencontre Benny Moré. Il est surnommé « el rey del mambo » (le roi du mambo).
C'est avec Francisco « Machito » Grillo et Perez Prado que la danse Mambo (dérivée de la rumba) naît dans les night-clubs « Los Angeles Dance » de Mexico et « La Tropicana » de la Havane en 1943, avant de conquérir New York en 1949, au « Park Plaza Hotel Ballroom » de Harlem d'abord, puis dans les clubs Palladium, China Doll, Havana Madrid et Birdland. Le Palladium était une immense salle de bal pouvant accueillir mille couples située à l'angle de Broadway et de la 53e rue.
Le mambo a été programmé d'abord le dimanche matin, puis les mercredi soir et enfin tous les jours, avec les orchestres de Tito Puente, Tito Rodriguez et Jose Curbelo. Le mambo et la samba furent introduits pour la première fois en Europe par José Gandimbas et son orchestre « Jo and the Latin boys » aux « Ambassadeurs » de Paris en 1945 avec « Che mambo che ». En 1947, Jose Gandimbas introduira aussi en Europe le Bolero Mambo à Deauville, France.
En 1954, le Mambo connaît une grande popularité aux Etats-Unis grâce aux succès de Perry Como (Papa Loves Mambo) et Rosemary Clooney (Mambo Italiano). En France, ces morceaux seront repris par Dario Moreno. La mode du mambo (mambomania ou mambo craze en anglais) va durer jusqu'à l'arrivée du cha-cha-cha en 1954.
Le Mambo est originaire de l'île de Cuba. Son plus proche parent est le danzon, lui-même dérivé de la charanga ou de la tumba francesa qui fut introduite à Cuba par des Haïtiens fuyant la révolution (on s’accorde à dire que ce genre musical est devenu danzon dans les années 1920). En 1938, Orestes Lopez composa un danzon intitulé Mambo qui se terminait par une improvisation sur un rythme rapide (section musicale jusque-là inconnue dans le danzon). Arcano (leader du groupe dont Orestes Lopez faisait partie) modifia aussi quelque peu la composition instrumentale habituelle des groupes jouant du danzon (pour l’essentiel, il remplaça la basse usuelle par une basse de son), créant ainsi ce qui devait rapidement être connu sous le nom danzon-mambo. Mambo se référait alors à la section rapide placée à la fin du morceau, tandis que danzon se référait aux deux sections traditionnelles de la musique du même nom. Le mambo devait naître en tant que genre musical à part entière, lorsque furent enregistrés des morceaux ne jouant que la section finale. Enfin précisons que cette musique, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est le fruit de nombreux raffinements qui ont eu lieu notamment en Amérique du Nord, à qui l’on doit l’introduction d’instruments provenant du jazz.
Artistes
1954
Cha-cha-cha
Le cha-cha-cha est un genre musical inventé en 1954 par le violoniste cubain Enrique Jorrin, de la Charanga Orquesta America, dans la première partie du morceau Enganadora (l'autre partie est un rythme de mambo). Le mot « cha-cha-cha », qui désigne également une danse, n'apparaît que dans le morceau Silver Star, et provient du son produit par le frottement des pieds des danseurs sur le sol.
Enrique Jorrin, remarquant les difficultés des danseurs avec le modèle du danzon-mambo (les pas ne sont pas marqués sur le temps, mais sur la syncope), décide de composer des mélodies moins syncopées. Les arrangements de l'orchestre, quant à eux, utilisent toujours la syncope. Ce mélange, la mélodie sur le temps, et l'accompagnement sur le contretemps, est une caractéristique de ce nouveau genre, le cha-cha-cha.
Le cha-cha-cha fait partie des danses de compétition dans la catégorie des danses latines. C'est-à-dire des danses où chacun peut ajouter ses propres figures en plus de celles recensées (à l'inverse des danses standard telles que la valse et le tango). Le cha-cha-cha était appelé également à son origine triple mambo. D'ailleurs, il succède à la mode du mambo, mais devra affronter la concurrence du rock'n'roll, de la bossa nova en 1958, puis de la pachanga en 1960.
Artistes
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1964
Pachanga
La pachanga est un genre musical, mélange de merengue et de conga (merenconga) inventé par Eduardo Davidson à Santiago de Cuba au début des années 1960, qui a succédé à la mode du cha-cha-cha, avant d'être remplacé lui-même par la mode du boogaloo.
Il est rendu populaire à New York par le flûtiste dominicain Johnny Pacheco. Certains ont alors pensé que le nom venait de Pacheco et charanga, qui donne pachanga. Lorsqu'Eduardo Davidson quitte Cuba pour New York, ce rythme est interdit à Cuba.
La Orquesta Aragon a continué à vendre ses disques de cha cha cha et de pachanga tout au long de sa carrière et c'était pourtant un orchestre soutenu par son gouvernement. Ils étaient même les ambassadeurs de Cuba dans le monde coloré communiste. En relisant leur ouvrage autobiographique, il n'est nulle part fait mention de la disparition de la pachanga qui n'a d'ailleurs jamais disparu.
Ce sont les enregistrements de Eduardo Davidson qui ont été malmenés, celui-ci étant homosexuel, ce qui à l'époque était inacceptable pour le gouvernement, comme pour la société cubaine. Ses enregistrements ont donc, à l'époque, disparus du réseau de distribution phono de l'état.
La pachanga est donc un genre musical qui a essaimé. Aux États-Unis, en rencontrant le rhythm and blues, elle fusionne avec lui pour donner le Boogaloo. Parmi les représentants de l'époque se trouvent Jimmy Sabater, Joe Cuba, Ray Barretto et sa Criolla, Eddie Palmieri, Pete Terrace.
Artistes
1966
Boogaloo
Le boogaloo peut être défini comme étant un mélange de soul, de rhythm and blues et de rythmes afro-cubains. Ce courant musical puise sa source d'inspiration dans le latin jazz, le tropicalisme rythmique afro-cubain et l'énergie soul noire du début des années 1960.
L'apparition soudaine de ce style musical est dû à l'explosion d'une nouvelle danse sur la fin de l'année 1966 dans le Spanish Harlem de New York : le boogaloo, mélange d'ingrédients épicés de la musique soul et d'exaltations du latin jazz dont le plus grand ambassadeur du genre a été le Joe Cuba Sextet emmené par son leader charismatique.
On peut également citer comme vedettes emblématiques Johnny Colon, Willie Colon, Pete Rodriguez, Ray Terrace et surtout Pete Terrace dont les titres sont publiés en pressage français par la maison de disques Vogue international. Le club new-yorkais Chez José est un lieu emblématique du boogaloo, Pete Terrace y enregistrera son célèbre album live King of the Boogaloo. Deux ou trois ans après, l'arrivée de la salsa mettra fin à cette mode.